Mon arrière-grand père : un poilu parmi tant d'autres ... un hommage pour lui pour eux ...

11 novembre 2012

Mon arrière-grand père : un poilu parmi tant d'autres ... un hommage pour lui pour eux ...

Le grand-père de ma maman (mon arrière-grand père), Narcisse Artigaut, était dans les tranchées ! Comme ses camarades, il a tout laissé derrière lui pour défendre sa chère patrie ! Il est revenu comme tant sont revenus : blessés physiquement, moralement, psychologiquement etc Beaucoup n'ont pu revoir leur famille : morts pour la France !!

Narcisse est revenu, Narcisse a survécu mais à quel prix ??? Il n'était plus le même, tout avait changé ! Le monde, sa famille , oui tout était différent et bien sûr lui le premier !! 80 éclats d'obus dans un bras, un oeil de verre ! Oui il a vécu jusqu'en 1934 dans d'atroces douleurs ! Les dernières années d'agonies, il buvait de l'ether pour tenter de calmer le mal qui le rongeait ! Il est évident que je ne l'ai pas connu, mais j'imagine que la plus grande douleur c'était de se sentir diminué, plus tout à fait un homme, et puis avec des images d'horreurs qu'il devait se repasser sans cesse ! Ses copains tombés dvant lui, les cris, la puanteur, les rats tout cela devait bien plus le faire souffrir !!

A toi Narcisse et pour tes camarades aujourd'hui je dis merci !!! Voilà un petit texte, une petite histoire sortie de mon imagination en hommage pour ces grands héros, pour Narcisse !

Ninon a moissonné

"Tu regardais fièrement tes épis de blés presque blonds,
Bientôt tu pourras moissonner et récolter le fruit de ton travail,
Et enfin envisager de demander la main de ta petit Ninon !
Ninon ta belle que tu aimes depuis tout ce temps,
Depuis l'enfance, vos regards se croisent,
Depuis l'enfance c'est une évidence,
Un jour vous allez vous marier,
Et construire une belle vie sur la terre qui vous a vu naître et grandir !

Mais voilà tu es rentré ce jour là,
Une missive t'attendait : tu devais partir défendre ta patrie, ton pays face à l'ennemi !!

Tu as serré une dernière fois,
Ta belle Ninon qui les larmes plein les yeux t'a dit : "je t'attends, tu peux partir sans crainte, je vais moissonner pour nous ...."

Quelques lettres te sont parvenues au front,
Tu en as aussi envoyées en ne racontant pas tout ce que tu voyais!
Les corps déchiquetés qui tombaient sur toi,
Les odeurs, la faim qui te rongeait,
Les poux, la mort qui rôdait à chaque instant !

Puis un jour plus de lettres pour Ninon,
Non plus rien !
Elle t'as cru mort, comme tes parents qui se sont fait une raison !
Le chagrin les taraudait !

Une matinée comme les autres une voiture est arrivée !
Deux hommes te transportaient sur un brancard!
"Voilà votre fils madame, il a été soigné tant bien que mal !
Maintenant il ne veut plus qu'une chose être vers vous !"

La joie n'a été que de courte durée !
Les larmes de joie de tes proches se transformèrent rapidement !
Tous étaient résignés devant cette fatalité, Ninon la première,
Il n'y avait plus guère que tes yeux qui pouvaient bouger !

Plus de mots dans ta bouche, que des grognements de douleurs !

Les mois ont passé !
Ninon espaça ses visites !
Ta mère te nourrissait comme quand tu étais petit,
Quelque fois dans tes yeux on voyait que tu demandais : laissez moi mourir !

Un jour Ninon est revenue !
Elle s'est baissée vers toi pour te baiser le front !
Tu as aperçu à son annulaire gauche une bague dorée,
Et surtout son ventre bien arrondi !
Là tu as compris !
Ton corps n'était qu'une loque mais ton cerveau était intact,
Tes émotions démultipliées, ton amour encore si profond !

Elle s'est éloignée, sans se retourner !
Elle pleurait mais ne te l'as pas montré !
Toi tu as respiré profondément !
Le soir ta mère horrifiée t'a retrouvé sans vie !
Ton coeur avait cessé de battre !
Une larme avait séchée sur ta joue émaciée !
Mais ton visage était détendu, un vague sourire sur les lèvres !!