Ma compagnie des jours heureux et plus tristes, mon tendre ronron, mon rigolo à moustaches qui bondissait même après les oiseaux sur l'écran de la télévision...! Mon chasseur de lézards qui me les déposaient à mes pieds en me regardant l'air de dire : "Tu as vu ce que j'ai pris pour toi !!!" ! Tu faisais la course sur le parquet ciré avec ta patte de lapin qu'on ne pouvait te prendre !! Toujours entre mes jambes pour tout, tu t'endormais sur moi, t'abandonnant à tes rêveries félines ... ! Ensemble on ne se quittait pas, certainement que je suis aussi "chat" que toi ... et toi un peu comme moi .... Désormais c'est dans ma maison d'enfance que tu passes ta "retraite" tranquille, avec mes parents qui prennent soin de toi comme si tu étais leur enfant ! Quand je te retrouve, tu te dresses et tu viens te frotter voulant repartir avec moi, je le sais, je le sens ! Tu me manques tout le temps petite boule d'amour, je veux bien m'endormir comme autrefois avec toi entre mes jambes n'osant pas bouger pour ne pas te réveiller ... ! Un regard et tu me comprends ! Tu as 11 ans je sais que pour un chat c'est un âge bien avancé, mais ne me quitte pas maintenant, je t'aime comme mon enfant avec tes yeux de jade et ton caractère, avec tes caresses contre mes jambes ... J'aime te parler à l'oreille, te dire ce qui me peine, toi tu comprends !
Mon "Plume" voilà un joli texte de Beaudelaire ! Quand tu venais sur mes feuilles t'allonger ça me donnait du courage pour continuer ! Ta photo sur mon bureau avec ton regard puissant me réchauffe un peu le coeur mais rien ne vaut la douceur de ta fourrure ... Demain je vais venir nicher mon nez dans ton cou pour sentir ton odeur de fleurs des champs !!
Le Chat (Beaudelaire, Les Fleurs du Mal, "Spleen et Idéal"
Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux !
II
De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.
C'est l'esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.