Absolument pas. Je dirais même qu'à la limite, une telle connaissance risque de devenir un obstacle.
Il faut différencier la connaissance et maîtrise de la langue qui vient de la lecture des grands écrivains, de la connaissance et la maîtrise de la langue qui vient de l'étude assidue de la grammaire et de l'orthographe.
Pour écrire un livre, un bon livre, on a besoin de la première, pas de la seconde.
C'est d'ailleurs logique : quand on lit des grands écrivains, on se prépare à devenir (dans la mesure de ses moyens) un grand écrivain ; quand on lit des manuels de grammaire, on se prépare à devenir un bon grammairien.
Vous croyez que Victor Hugo ou George Sand ne faisaient aucune faute d'orthographe ?
Erreur.
Tous les manuscrits des grands écrivains du XIXème siècle sont plein de fautes d'orthographe. Ils s'en fichaient, de l'orthographe. Ils étaient trop concentrés sur ce qu'ils avaient à dire pour faire attention à un accent ou un "s" de plus ou de moins.
Dans la phase de création, il faut oublier orthographe, oublier la grammaire, et écrire.
D'ailleurs, la grammaire n'est qu'une construction a posteriori visant à expliquer et justifier ce que l'usage impose.
Se focaliser sur la grammaire, c'est se tromper de cible.
Une belle langue n'est pas toujours grammaticalement correcte, mais elle est toujours claire et expressive.
A vouloir respecter toutes les règles (de grammaire), parfois on s'égare."