L'une des plus belles chansons de Serge Gainsbourg... L'anamour... ma définition
Serge Gainsbourg, je l'écoute très souvent. J'aime ce qu'il était : un homme fragile, cultivé, doué, sans limite, bourré de failles ...
"L'anamour" est pour moi la chanson parfaite de Serge Gainsbourg.
Beaucoup l'ont interprétée : Françoise Hardy, Jane Birkin, Ivy et Serge lui-même.
Mais j'avoue que l'interprétation faite par Fred Blondin a ma préférence ...
L'anamour... c'est quoi ... ? La peur d'aimer ... peur de s'abandonner quand enfin on trouve le grand amour ....C'est toute la compléxité dans ce néologisme signé Gainsbourg...
Ecoutez et aimez ...
Version Fred Blondin
Version Serge...
Véronique Blandin
René de Obaldia .... "Vous, je vous embrasse" !!!
Je ne cache pas ma joie de retrouver dans deux semaines , monsieur René de Obaldia. Je n'en reviens pas d'avoir pu depuis l' an dernier, rencontrer l'un des plus grands auteurs français, doyen de l'académie française et d'avoir pu partager ces petits moments avec lui, notre petit discussion, et son gentil mot à son départ les yeux tout pétillants :"Vous, je vous embrasse !"
Voilà un petit poème comme il sait si bien les écrire !
Véronique Blandin
J’AI TREMPÉ MON DOIGT DANS LA CONFITURE
J’ai trempé mon doigt dans la confiture
Turelure.
Ça sentait les abeilles
Ça sentait les groseilles
Ça sentait le soleil.
J’ai trempé mon doigt dans la confiture
Puis je l’ai sucé,
Comme on suce les joues de bonne grand-maman
Qui n’a plus mal aux dents
Et qui parle de fées…
Puis je l’ai sucé
Sucé
Mais tellement sucé
Que je l’ai avalé !
(René de Obaldia)
Trois pour le prix d'une ... Citations de René de Obaldia
Aujourd'hui c'est samedi et comme le coeur est léger, trois petites citations très courtes de notre ami René de Obaldia ...
En peu de mots tout est dit ...
Véronique Blandin
"Ne deviens pas qui tu hais." La jument du capitaine
"Le poète entre dans le temps par effraction; il l'abolit." Exobiographie
"Mon âme, ma petite âme, mon âmelette." Exobiographie
Tu es venu ..... chantait-elle...
Christine Sèvres celle qui dans l'ombre de Ferrat chantait avec passion ...
J'aime tout particulièrement celle-ci dont la musique a été composée et écrite par Jean Ferrat ...
Ecoutez et savourez le texte ...
Véronique Blandin
En ce temps-là j'errais de clocher en clocher,
J'enviais les pigeons qui savaient où nicher,
Auprès du Vert Galant, je m'endormais dans l'herbe,
Mes vingt ans dans Paris cherchaient je ne sais quoi,
Et quand la nuit venait me prendre dans ses bras,
J'avais peur de mon ombre et la bravais, superbe.
Et puis, tu es venu
Vois, le monde est en gerbe
J'avais pour tout bagage une paire de bas,
Une robe trop longue et le panier du chat,
Serré contre mon coeur comme une rose tendre.
Je claquais à tous vents mes vingt ans au beffroi,
J'étais sarment dans l'âtre et la flamme à la fois
Mes lèvres en gardaient toujours un goût de cendre.
Et puis, tu es venu
Vois comme mes mains tremblent
Je prenais les amants comme on prend le métro,
Lorsqu'on est lassé d'avoir attendu trop
Un taxi dans la rue et, qu'il vente ou qu'il neige,
J'attendais de les voir s'endormir contre moi,
Puis je déménageais à la cloche de bois
Les chiens de l'aube errants me suivaient en cortège.
Et puis, tu es venu
Vois, il fait beau, il neige
Je ne sais pas moi-même au juste qui j'étais,
Etais-je folle ou sage ou les deux ? Je ne sais
Tant je cognais partout mes ailes malhabiles
Mais je sais aujourd'hui, mais je sais qu'avec toi,
Je suis restée semblable à celle d'autrefois
Qui ne rêvait que d'être à quelque chose utile.
Puisque tu es venu
Vois, tout devient possible.
Et en plus il a un humour formidable..Le plus beau vers de la langue française ....
Nous continuons de découvrir l'auteur qu'est René de Obaldia ... lisez ce poème.... Véronique Blandin
Le plus beau vers de la langue française
« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »
Voici, mes zinfints
Sans en avoir l’air
Le plus beau vers
De la langue française.
Ai, eu, ai, in
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin…
Le poite aurait pu dire
Tout à son aise :
« Le geai volumineux picorait des pois fins »
Eh bien ! non, mes zinfints.
Le poite qui a du génie
Jusque dans son délire
D’une main moite
A écrit :
« C’était l’heure divine où, sous le ciel gamin,
LE GEAI GÉLATINEUX GEIGNAIT DANS LE JASMIN. »
Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji.
Là, le geai est agi
Par le génie du poite
Du poite qui s’identifie
À l’oiseau sorti de son nid
Sorti de sa ouate.
Quel galop !
Quel train dans le soupir !
Quel élan souterrain !
Quand vous serez grinds
Mes zinfints
Et que vous aurez une petite amie anglaise
Vous pourrez murmurer
À son oreille dénaturée
Ce vers, le plus beau de la langue française
Et qui vient tout droit du gallo-romain :
« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »
admirez comme
voyelles et consonnes sont étroitement liées
les zunes zappuyant les zuns de leurs zailes.
Admirez aussi, mes zinfints,
Ces gé à vif
Ces gé sans fin
Tous ces gé zingénus qui sonnent comme un glas :
Le geai géla… « Blaise ! Trois heures de retenue.
Motif :
Tape le rythme avec son soulier froid
Sur la tête nue de son voisin.
Me copierez cent fois :
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. »
René de Obaldia
extrait du recueil « Innocentines »
"Je vais bientôt me quitter." René de Obaldia... (Perles de vie)
Quels jolis mots pour évoquer sa propre mort ! A très vite Monsieur de Obaldia !
Véronique Blandin
Je vais bientôt me quitter. Oui, disparaître de cette planète. Et il m'est venu à l'idée, encouragé par mon cher éditeur, de rassembler moultes pensées, citations (la plupart méconnues), engrangées tout au long de mon existence, et de vous les léguer en héritage, dans l'espoir que pour vous aussi, elles seront source de réflexions, méditations, voire matière à rire et à pleurer.
« Tout au long de mon existence ». Existence riche en métamorphoses : poètes, romans, théâtre, mémoires (Exobiographie) aussi, de nombreux voyages. Oui, « Monsieur le Comte » a essuyé bien des longitudes et des latitudes.
Mais que ce soit à Ouagadougou, Florence, San Francisco ou Reykjavik, l'homme n'est-il pas soumis à l'incongruité de l'existence et, en fin de compte, infiniment pathétique ?
Certaines des ces citations m'ont bien sûr frappé plus que d'autres. Ainsi, de Fernando Pessoa : « Aujourd'hui, je me sens aussi lucide que si je n'existais pas » ; de Chesterton : « Les anges volent par ce qu'ils se prennent eux-mêmes à la légère » ; de Kafka : « J'ai peu de choses en commun avec moi-même » ; de Nerval : « Je voyage pour vérifier mes songes. »
Aussi, lors de ma réception à l'Académie française où je succédais à Julien Green, j'avais souligné comment celui-ci avait été hanté par le Malin, et m'était revenu à l'esprit le mot merveilleux de Cocteau : « Sans le Diable, Dieu n'aurait jamais atteint le grand public. »
Chers lecteurs, chers obaldiens, à vous, selon vos affinités, vos humeurs, de vous approprier une perle rare.
Je vais maintenant prendre congé de vous non sans vus gratifier cette fois d'un proverbe bantou : « Mon ami n'est pas mort puisque je vis encore. »
Allons chanter le mai ....
Le joli mois de mai commence !
Pour fêter ce premier jour de mai, je repense à l'un de mes films cultes : Les enfants du marais !
Un très grand Villeret et un très grand Jacques Gamblain , et un Dussolier qui n'est pas en reste ...
Allons chanter le mai avec Garris et Riton sans oublier Amédée...
J'adore et vous ??
Véronique Blandin