Le blog de Véronique Blandin

Pour un morceau de pain, 

On vous mettait au bagne, 

Pour un regard de trop, 

Un mot de travers, 

Et vous viviez l'enfer,

Pour d'obscures raisons 

On vous faisait plier le dos, 

Pour un petit rien,

Une histoire anodine,

C'était dix ans de galère, 

Un jour, la lueur vous a fait crier : 

Liberté ... 

Et vous avez cru enfin à l'égalité ...

Dans la plus belle des fraternités ... 

Ce n'était qu'un mirage, 

Tant d'horreurs depuis ont été perpétuées,

Des gens exterminés dans des camps inhumains,

Des massacres Africains, 

Hiroshima loin d'être "mon amour",

Des dictateurs semant la terreur,

Des famines orchestrées par des puissants magnats intouchables,

Des femmes qu'on viole pour prendre le pouvoir, 

Des enfances bafouées, 

Des murs de la honte érigés envers et contre tout,

Des hivers 54, des restos de 84,

Qui se prolongent jusqu'à nos portes,

Des bombes qui résonnent et qui tonnent,

Et maintenant des monstres fous,

Fauchent vos enfants au hasard d'un concert, 

Au détour d'une rue, 

A la lueur des lanternes et des flambeaux, 

C'est la haine qui sévit,

L'horreur est reine et souveraine, 

Ils tuent et massacrent à tout va, 

Mais pour eux pas de bagne, pas de chaîne, 

Ils voudraient nous empêcher de crier : Liberté !!!

Mais ne les laissons pas y arriver ...

Véronique Blandin

Si il y a bien un film que je voudrais voir au cinéma c'est celui-là !! 

Alors j'ai du le voir sans mentir, plus de 150 fois ! Avec la saga des "Sissi" c'est celui qui est en tête dans ma cinémathèque !! Non, je n'ai pas honte ... 

"Mon Louis de Funés" et moi c'est une grande histoire d'amour ... 

Je connais les répliques par coeur, je les anticipe au grand damne des gens qui parfois le regardent avec moi !! 

Sacré Stanislas le voilà de nouveau sur grand écran, et ce n'est pas pour me déplaire ... 

Je crois que je suis plutôt incollable sur le monde de Louis de Funés sans me vanter (c'est pas mon habitude) , un peu comme sur Jean Ferrat et son oeuvre et sur Romy Schneider .... 

Allez pour ceux qui n'ont pas encore vu La Grande Vadrouille, une séance de rattrapage au cinéma !! Pour les cinquante ans ça le vaut bien .... 

Non mais dites donc ..... 

Véronique Blandin

Les yeux mi-clos à la pupille claire,

Elle plisse ses paupières légères,

Elle pose sur le monde un regard bienveillant,

Sur ses lèvres desséchées une esquisse de sourire malicieux,

Ne la quitte jamais plus comme pour défier les gens,

Sa peau imprimée de ridules profondes, 

Sillons creusés au fil du temps,

Est comme parchemin témoin du temps passé, 

Elle dodeline de la tête,

Lève les yeux au ciel, 

Quand tout  l'exaspère,

Les mots résonnent dans sa tête, 

Elle les distille avec parcimonie,

Comme autant de "mercis" qu'elle donne à la vie,

Pensive, souvent ailleurs,

Le temps n'a pas eu raison de son coeur,

Pourtant rien ne lui a été épargné, 

Au bord de son  Mékong tortueux théâtre de sa naissance,

Elle a suivi le cours de sa vie,

Forte comme l'acier, 

Mais sur les vagues incertaines, 

Elle n'a que son amour à donner, 

Sa sagesse à partager, 

Dans cette brise d'été qui l'emporte,

Sans bruit, sans fracas,

Dans l'ignorance du monde, 

Comme une bulle translucide,

Comme un ciron imperceptible, 

Elle est comme ça invisible à nos yeux,

Qu'on la croit futile comme  un petit brin de paille ... 

Véronique Blandin

Je me replonge dans l'oeuvre de Desnos et au détour de mes recherches : Michel Arbatz ... 

Un artiste, un amoureux de la poésie, des poètes ..... 

Véronique Blandin

Certaines en ouvrant leur armoire s'écrient :"Ah , je n'ai plus rien à me mettre ...." Alors que leur armoire déborde de vêtements ... 

Et bien moi c'est : " Ah , j'ai plus rien à lire ......" 

Je ne peux pas dire ça car mes étagères croulent sous les livres !! Livres à lire, relire, retrouver, découvrir, redécouvrir .... à dévorer sans modération .... 

Et bien voilà le petite échantillon qui me suivra cet été ..... 

Je vais me replonger avec bonheur dans "Louisiane " de Maurice Denuzière, lecture de mes jeunes années. J'ai 10 ans quand je dévore avec bonheur les livres de cet auteur peu connu et je rêve d'aller en Louisiane ! C'est en partie grâce à lui que je me passionne pour l' histoires de l'esclavage ... 

Retrouver Yasmina Kadra dans "L'écrivain", le grand auteur de "Ce que le jour doit à la nuit" et "A quoi rêvent les loups" et "L'attentat".

Lire ces quelques livres achetés lors du salon de la nouvelle du 5 juin dernier : "Leurs quatre vérités" de Roland Sicard, "Aujourd'hui est un beau jour" de Ludovic Lecomte...

Le dernier roman de Franck Courtès offert par mon ami Jean-Noël ...

Le recueil de nouvelles de mon amie Gisèle Kaczmarek : "Les sentiers du Hasard" !

Me plonger dans "Le joueur d'échex" de Stefan Zweig !

Et lire deux livres de Dostoïevski : "Le rêve d'une homme ridicule" et "Les pauvres gens", auteur qui me suit depuis mes 15 ans environ ... 

Relire "Les noces barbares " de Yann Quefélec ....

Sans oublier les recueils de David Thomas qui ne sont jamais très loin .... 

Et bien n'oublions pas la sélection des recueils de nouvelles qui ne va pas tarder pour le Prix Litter'halles 2017, environ 14 recueils ...

Non vraiment , je n'ai rien à lire ....... 

Véronique Blandin

La belle gitane a glissé dans ses cheveux,

Une rose d'un carmin profond,

Elle danse maintenant autour du brasero.

Les doigts habiles des guitaristes fiers, 

Font résonner jusqu'au bout de la nuit,

Des airs rythmés qui l'envahissent doucement.

Les escarbilles jouent avec ses frou-frous envoûtants,

Et dans une farandole folle,

Elle se mêle à ses soeurs qui l'accueillent en riant.

Elle sourit et fait vibrer le coeur, 

Du beau Diego charmé par la belle inaccessible ... 

Mais son âme est ailleurs,

Son coeur s'égare loin si loin, 

C'est au fond de ses yeux, 

Qu'on peut lire ce mystère, 

C'est au fond de ses yeux, 

Qu'elle retient ses larmes, 

C'est au fond de ses yeux, 

Qu'il s'est caché, 

C'est au fond de ses yeux, 

Que l'amour est né .... 

Véronique Blandin

Photo Véronique Blandin

Elle s'est posée un jour , 

Sans penser à ce qu'il pouvait arriver,

Puisque, depuis longtemps, plus rien ne lui arrivait ... 

Ce banc l'accueillait,

C'était son havre de paix,

Son phare dans la nuit, 

Son repos du guerrier ... 

Pensive, rêveuse,

Elle s'y reposait dès qu'elle le pouvait ... 

Elle n'espérait plus rien, 

Elle n'aspirait qu'au calme et à la sérénité ... 

Plus personne ne la voyait,

Elle était comme transparente, 

Elle se fondait dans le paysage...

Elle regardait le ciel,

Écoutait le moindre bruissement des feuilles,

Le moindre frôlement d'ailes, 

Les ailes de ces oiseaux moqueurs ... 

Parfois le soleil arrivait à lui faire frémir la peau,

Comme pour lui dire : tu es encore vivante ... 

Mais elle ne l'entendait plus ...

Elle s'endormait parfois,

La nuit la surprenait,

Elle ne s'en offusquait pas,

Elle la laissait l'envahir, 

Personne ne l'attendait plus, 

Nulle part ... 

Mais un soir de printemps,

Sur son banc,

Puisqu'elle l'appelait ainsi, 

Et qu'elle l'avait fait sien,

Un homme s'est installé aussi,

Aussi perdu qu'elle,

Aussi seule qu'elle, 

Elle ne l'a pas fait fuir,

Pas un mot prononcé, ... 

Gênés ?

Un petit regard furtif,

Le temps de se humer, 

De s'apprivoiser,

De comprendre que le temps de s'aimer était arriver,

Et voilà que leurs mains se sont attirées,

Ils se sont abandonnés, 

Ils ont défié le temps,

Laissé parler les gens,

Qui soudainement les ont vu,

Heureux, s'aimant ... 

Sur leur banc ... 

Véronique Blandin

Photo Véronique Blandin

Les images se superposent les unes sur les autres, depuis ce matin d'hiver ....

Un dimanche...

Elles sont comme ces photos d'un album millénaire,

Où les couleurs sépias, délicatement, laissent place à une palette criarde et provocante.

Les images se figent sur le papier glacé, 

Témoins fidèles et sans scrupules des sentiments froissés ...

Les images s'imposent incontournables, incontestables,

N'épargnant aucun détail, aucune faille,

Les images sont sans détour, 

Elles ne se griment pas de mauvais atours,

Les images défilent dans un tempo sans répit,

Les saisons s'intercalent inlassables, insaisissables,

Le temps file entre chaque frôlement, chaque mouvement ... 

Les images ainsi vont depuis que je suis née,

Les images de ma vie, de mes nuits, 

Les images des jours après jours,

Et puis désormais, 

Pastelles, lumineuses, et éternelles, les plus belles,

Les images de l'amour ... 

Véronique Blandin

C'est avec beaucoup d'émotions que je vous présente le bel article du Journal du Centre paru mercredi 29 juin 2016 concernant le recueil "Coeurs cabossés" ... Un grand merci à Sébastien Chabard qui a si bien mené l'interview et écrit un article émouvant ... 

Samedi, avec mes amis, nous serons en séance de dédicaces à la Maison de la Presse, de 9h30 à 12 h pour notre recueil collectif.

Encore un beau moment de partage et de petites larmes qui perleront au coin de mes yeux ... On verra les amis...

Personnellement je vais avoir une pensée forte pour ma maman, et pour les gens que je voudrais avoir auprès de moi qui ne pourront pas être là pour diverses raisons ....

Maintenant l'étape suivante se profile ! Plus personnelle, en solo ... mon grand-frère veille ... 

A samedi 

Véronique Blandin

Photo Véronique Blandin

Une chaleur qui s'attarde,

Un frisson furtivement léger,

C'est le soleil s'étirant enfin sur la campagne endolorie,

Un petit chuchotement à peine lancé,

Un bruissement au loin insoupçonné,

C'est le chant des oiseaux inondant la vallée, 

Une nouvelle odeur de jasmin, de seringas provocateurs,

Une farandole de tilleul, un fragment de  roses timides, 

C'est tellement de senteurs s'éveillant le soir venu,

Une petite lueur au fond du coeur,

Une larme de joie au coin de l'oeil,

C'est l'espoir qui renaît un matin de printemps,

Ta main me cherchant inexorablement,

Tes yeux reflétant dans les miens fiévreux,

C'est l'amour qui s'invite subrepticement,

Nous sidère subtilement,

Nous entraîne vers un été flamboyant,

Un chemin interminable puiqu'on sera tous les deux  ... 

Véronique Blandin

Photos Véronique Blandin 

L'artiste nivernaise, dont l'atelier est à Coulanges-Les Nevers-, a donné une petite ambiance encore plus poètique au Port de la Jonction de Decize ... 

Elle sculpte, en bronze ou en terre cuite, "la femme aux formes généreuses" ! 

C'est donc des naïades aux allures alanguies que l'on peut "rencontrer" en se baladant  ... 

Une promenade hors du temps ! ça sent bon la "belle époque" des dimanches au bord de l'eau, comme le chantait si bien Jean Gabin ... 

On imagine leurs discussions ... et l'on oublie le temps qui passe ! 

Alors si vous êtes sur Decize, n'hésitez pas, car cette exposition en pleine nature, est éphémère et sera visible jusqu'au dimanche 3 juillet 2016 ... 

Une bien belle façon de rêver ....

Véronique Blandin

Quand ces mots prennent enfin tout leur sens .... 

Qu'ils sont dit avec le coeur , quand les regards se prolongent au delà de tout ... 

Enfin "l'embellie" .... 

"J'ai refermé sur toi mes bras .... Aussi longtemps que tu voudras ... Nous dormirons ensemble ...." 

Véronique Blandin

Sur la plage désertée,

Ce matin chiffonné au ciel délavé,

La mer se retire laissant des éclats de souvenirs,

Des morceaux d'espoirs, des rires éparpillés, des pleurs étouffés.

La mer se retire lentement, irrémédiablement, 

Comme depuis toujours,

Ses vagues inondées des amours qu'elle brasse, qu'elle enlace au détour de l'été.

La mer se retire pour mieux revenir, 

Emportant avec elle les plus belles des promesses de l'autre côté de l'horizon, 

Les entraînant comme dans un tourbillon.

La mer se retire devant nos yeux, 

Tournés dans la même direction,

La regardant s'éloigner avec nos désirs les plus profonds. 

La mer se retire heureuse de ce bonheur qu'on lui a confié, 

De cet amour qui est nôtre, 

Qu'elle déposera sur notre île aux trésors.

La mer se retire doucement avec,

Son inlassable mouvement rythmant nos coeurs,

Du même tempo, du même chant.

La mer se retire fière, 

D'avoir, un jour dans le tourment de son ventre, 

Fait s'entrechoquer nos deux bouteilles qui se cherchaient en son sein.

Sur la plage désertée, 

Nous marchons côte à côte,

Regardant ensemble vers le même avenir,

La mer qui se retire....

Véronique Blandin

Parce que la musique donne des couleurs à la vie, souvent elle permet d'affronter le pire ! Parfois, une chanson, un air fredonné souligne un souvenir qui y est rattaché ... Alors voilà ma petite sélection d'aujourd'hui ... Profitez ... 

D'abord Vianney !

Mon gros coup de coeur depuis quelques mois déjà ! Parce qu'à la première écoute c'est la déroute. Que ses textes sont des bijoux, que chaque mot et chaque virgule sont placés où il faut ... que la musique est maîtrisée et ponctue tout ça subtilement ... Écoutez et laissez vous emporter par mon petit chouchou à la personnalité unique, à l'univers poétique comme j'aime ... 

Aldebert ...

Une découverte faite grâce à mon ami Pierrot Nolin ... Une jolie parenthèse faite de textes précis, un voyage féerique je trouve ... 
A découvrir absolument son album : "Les meilleurs amis" ... 

Fred Blondin
Parce que le laisser de côté serait une hérésie .... parce que c'est une signature vocale exceptionnelle ... un musicien hors paire, un poète, un homme généreux sur scène et en dehors ... parce que ça fait plus de 25 ans qu'il me donne des frissons et que pour l'avoir vu en concert en janvier dernier il a dans mon coeur l'une des meilleures places ... qu'une envie le revoir sur scène (n'est-ce pas Pierrot) et l'écouter encore ... et pourquoi pas en concert privé comme il sait si bien le faire ....  Ecoutez l'Anamour : revisité Gainsbourg une des plus belle de Fred ... 

Prince

Parce que ça se passe de commentaires ... pour ce grand musicien ... pour mes souvenirs avec mes potes .... 

Jean Ferrat ... 

Lui, vous savez déjà pourquoi ... toujours, encore .... ad libitum .... 

Juliette Grecco

Ma grande dame, sans elle c'est impossible .... Elle nous en parle si bien de l'amour .... 

Serge Reggiani...

Pour mon papa, pour mon ami Jean-Noël Leblanc ... et parce que Serge je l'aime beaucoup ... 

Et un petit aire d'Irlande ...

Pour danser et rêver, pour quelqu'un qui donne une lueur nouvelle à ma vie .... 

Dansez, chantez ..... bel été .... 

Véronique Blandin 

Colle ton oreille à mon coeur, 

Écoute le taper. 

Tes mots ont résonné, 

Comme l'echo de ta joie, 

Si claire et si limpide...

J'ai erré des années,

Dans mon monde sans toi,

Au détour de ma vie,

Je n'attendais que toi...

Je me croyais perdue,

Dans ce dédale sombre,

Quand soudain tu m'as appelé si fort,

Qu'enfin l'onde de ton amour m'a conduit jusqu'à toi ...

Colle ton oreille à mon coeur,

Sans plus jamais l'enlever ...

Toi et moi nous sommes nés,

Ce beau matin d'été... 

Véronique Blandin 

Il n'avait rien demandé, 

Juste de vivre entre le ciel et l'eau,

Né du hasard du temps, 

Tombé du nid bien avant l'heure, 

Son vol de liberté l'emportait tel un fétu du paille les jours de fenaison,

Il déployait ses ailes qui le faisaient géant, 

Recouvrant le monde de son ombre aérienne, 

Le vent, il s'en jouait le défiant coûte que coûte ...

L'or du soleil animait ses envies, éveillait ses ardeurs,

Entre le ciel et l'eau était son paradis, 

Malgré les cris hâbleurs de ses comparses offensés de tant de liberté, 

Il volait grisé par la hauteur de cette soif de vivre, 

Éclaboussant le ciel de sa fougue provocante,

De la plus petite des ses plumes, 

Jusqu'à son bec délicat, 

Il ne voulait qu'une chose : 

Faire de la vie un rêve, 

Savourer la douceur du monde entre le ciel et l'eau ... 

Véronique Blandin

L'aventure de notre recueil "Coeurs Cabossés" continue et c'est avec une grande joie, qu'avec l'un de mes amis du "club des 5" - Jean-Noël Leblanc, nous serons heureux de vous retrouver à St Léger des Vignes (58), le samedi 18 juin 2016 .... dès 14 h et jusqu'à 19 h !  L'occasion de retrouver Philippe Duf, Juliette Chaux-Mazzé par exemple, de découvrir des artistes etc et de retrouver les lecteurs .... 

Merci à Marina Chevasson pour son invitation pour cette belle manifestation qu'elle organise d'une main de maître et avec passion ... 

Merci Jean-Noël de m'avoir proposé de dédicacer à tes côtés ...

Encore un beau moment de partages , d'amitié ...

On vous attend avec impatience .... 

Véronique Blandin

Un chemin usé aux odeurs de poussières séculaires,

Une lumière légére, un soleil mutin,

Des pavés enfoncés, érodés,

Une petite montée haletante, tortueuse, 

Des arbres enveloppant comme un écrin satiné,

Ce petit monde oublié hors du temps;

Où j'ose m'aventurer le nez au vent.

Mes pas incertains font crisser les feuilles,

Tapis d'ocre, d'or et d'organza mousseux,

Dérangeant un brocard apeuré qui s'enfuit sans me regarder.

Mais le tétras bombant son plastron bleuté, 

M'observe inaccessible et fier.

Le temps n'a plus de prise, 

J'avance savourant ces petites bulles de nature, 

Ce coin de liberté, fragile et si puissant pourtant... 

Ce chemin que je voudrais tien, 

Toi que je cherche encore ce matin ...

Véronique Blandin

Il est venu là sans crier gare, sans prévenir ...

Tout doucement il s'es glissé dans tout ce qu'il pouvait trouver : 

Un trou de souris, un chas d'aiguille, une fissure dans le mur ...

Il s'est même insinué dans ce coeur malmené ... 

Il a pris toute la place comme une tache de café sur une nappe blanche ... 

Il n'a pas laissé une seule place sans son odeur,

Il a laissé des marques partout, dans le moindre recoin, dans la plus petite niche ...

Comme les grains de poussières il s'est incrusté ...  

Comme le calcaire de l'eau il a laissé une masse blanchâtre incrustée ... 

Le sol était jonché de ses habits tombés comme les feuilles de l'arbre en automne ...

Il m'a tout laissé là, des traces de doigts, des traces de lui, 

Mais au fond de mon âme, une seule chose m'obséde, une chose plus puissante que les autres :

Son regard indélibile qu'il a laissé traîner ...

Véronique Blandin

On pouvait penser tellement de choses sur Jean Ferrat ! Dire qu'il vivait en dehors du monde, dans "son Ardèche", retiré de la société ! Mais alors là, les gens qui pensent ça, se trompent fortement ! 

Il avait les deux pieds bien ancrés dans le monde justement et surtout la tête et le coeur ! Il était visionnaire, clairvoyant ... observateur et doué d'une grande capacité d'analyse sur nos sociétés, notre monde qui vacille ...

Voilà ce qu'il disait : 

"... Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de choses qui m'inquiètent que de choses qui me réjouissent ... Ce qui m'inquiète, c'est l'évolution du monde, le lâcher sans frein du système capitaliste qu'on dit indépassable, mais qui donne déjà les résultats que l'on voit : le retour au Moyen-Âge dans les pays de l'Est et la montée des fanatismes religieux dans les pays d'Orient et du Moyen-Orient, sous développés, pillés, sacrifiés. Nous vivons une période de régression terrible de la civilisation qui menace vraiment les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques. " 

 "A défaut d'être il faut paraître ...." 

Alors après ça , vous ne pouvez pas dire le contraire, Jean Ferrat, un grand homme qui avait tout compris et qui voyait bien plus le monde comme il est que n'importe qui ...

Je voudrais rendre hommage aux personnes décédées à Orlando et à ce couple de français tué dans les Yvelines et une grande pensée à leur petit garçon de 3 ans, en espérant que ce petit n'hérite pas malgré lui de l'esprit de vengeance, car avec ce qu'il a vécu c'est un cercle vicieux qui s'ouvre au monde ... Voilà aussi une des raisons pour laquelle, la violence ne peut que continuer ! Elle engendre la haine et la vengeance dans les yeux de ses enfants touchés de plein fouet ....

Merci Jean, je t'aime ....

Véronique Blandin