Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Sans éveiller le monde,
D'elle, il ne restera peut être qu'une ombre.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Quand la lumière succombe,
Doucement, dans l'indifférence du monde.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Au milieu de ces tombes,
Devenues froides et immondes.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Quand devenue plus qu'un nombre,
Plus personne ne saura qu'elle avait été colombe.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Tirant sa révérence à la face du monde,
Indifférent au mal qui la ronge.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Laissant tomber souffrances, douleurs,
Ces choses qui ne l'incombent plus!
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Lâchant doucement les mains,
Les mains de ceux qui formaient la ronde.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Comme elle était toujours :discrète !
Pas d'encombres, pas de bruits, pas de facondes.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
D'elle, il ne restera sur son corp froid,
Qu'un regard figé à la Joconde.
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Comme elle est arrivée,
En une seule seconde.
Le monde ne s'en rendra pas compte,
Le monde continuera sans elle,
Elle qui n'était que colombe,
Elle n'était pas une bombe,
Elle était belle et gironde,
Elle était souffle léger et blonde,
Elle était belle et longue,
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre,
Elle partira un soir,
Un soir banal et sombre....
Véronique Blandin