Né d'une errance de deux paumés .....

Tu avais beau marché les mains tendues,
Tu trouvais rien jamais rien,
Que du noir au fond de tous les couloirs....

Tu avais beau crier à pleins poumons,
Rien ne résonnait en écho,
Que tes sons de désespoirs ....

Tu avais beau te faire subtile,
Tu étais encore plus invisible,
Rien ne s'accrochait à tes regards...

On t'avais mis là pauvre gamin,
Déposé un matin brumeux,
On t'avais mis là pauvre loupiot,
Né d'une errance de deux paumés....

Tu avais beau être le plus beau,
On  t'a à peine regardé,
Te laissant pousser comme manant!

Tu avais beau avoir envie de vivre,
On t'a laissé seul à ta guise,
Te laissant devenir malingre et chancelant ...

On t'avais mis la pauvre gamin,
Déposé un matin brumeux,
On t'avais mis là pauvre loupiot,
Né d'une errance de deux paumés...

T'avais tout pour qu'ils le pensent,
Que la meilleure des choses pour toi,
C'était la chambre capitonnée pour tout décor,

T'avais tout pour qu'ils le pensent,
Que la meilleur de tes chances,
C'était de t'emmitouffler dans leur camisole de force pour maîtriser ton corps....

Aujourdh'ui, le pauvre gamin,
Déposé un matin brumeux,
Selon eux été un fou,
Et ça les arrangeaient bien !

Aujourd'hui le pauvre loupiot,
Né d'une errance de deux paumés,
N'avait plus qu'à se jeter contre ses murs noirs,
C'est dans l'indifférence méprisable, qu'il a sombré beau comme un diable.....
Mais jamais ils n'ont eu son âme ........

Véronique Blandin

Comments

[Pierre Ferin]

c'est toujours ce que je viens chercher ici...de la poésie belle et forte, c'est vrai, pas souvent gaie ni optimiste, mais, sait-on jamais ?

[JNLEBLANC]

Pas gai, mais fort.

Un texte qui bouscule, très touchant.