DECES D'UN PIONNIER DE LA LIBERTE DE LA PRESSE EN AFRIQUE

Pius Njawé (1957-2010) est mort lundi 12 juillet 2010 dans un accident de la circulation aux USA, où en Virginie il se rendait pour participer à un congrés d'opposants camerounais !

En 30 ans de journalisme, cet homme a été interpellé 126 fois ! Il a fréquenté la prison autant que les salles de rédactions !

Pius Njawé était créateur du journal, Douala le Messager, un hebdomadaire indépendant camerounais, dans un pays et une région habitué jusqu'à là, à la parole unique des organes de presses officielles ! Il avait trouvé, lorsqu'on le censurait, un stratagéme qui agaçait au plus haut point les autorités: il laissait en blanc les passages supprimés, permettant à chacun de ses lecteurs de se faire une idée de l'ampleur des interdits de la semaine....

Il a eu bien des malheurs dans sa vie ! Il y a quelques années il perd son épouse dans un accident de la route  ! Il fonde alors l'association "Jane et Justice" pour la sécurité routiére et la prévention des accidents...

Il a été lauréat du Prix de la Libre expression en 1991, et de la Plume d'Or de la liberté en 1993 !

Malgrè toutes ces épreuves c'était un homme à l'humour communicatif, jovial, souriant qui ne baissait jamais les bras ni ne transigeait !!

Il est mort la veille du 14 juillet africain à Paris (lors du défilé aux Champs Elysées), où c'est un homme comme lui qui aurait du être invité et pas seulement des personnes qui empêchent ces hommes de faire leur métier d'information, d'hommes libres !!!

La liberté de la presse, de l'information, il n'y a rien de plus important sur toute la planéte, pour  les peuples du monde !

N'oublions pas Pius Njawé, homme fantastique et n'oublions pas que partout, je dis bien partout, la censure est encore là, que des hommes sont encore emprisonnés uniquement parce qu'ils veulent  la vraie justice, la vraie information !!!!!!

Véronique Blandin

Comments

[Tienou]

tu as raison, la justice réside essentiellement dans la liberté de parole, dite ou écrite. Et s'il doit être une censure, rien ne vaudra jamais la notre: celle qui nous dit non! tu n'as pas le droit de dire ça ^_^

Ton article me touche. Tout de suite j'ai lu les dates de la vie de cet homme. Il avait mon âge: si j'avais eu son destin, j'aurais été au bout du mien. Mais je suis là, et n'ayant encore fait que si peu de chose, je dois à ma mémoire de poursuivre ma cause.

[Michel]

Merci Véronique pour cet article et cet hommage à la liberté.