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Le blog de Véronique Blandin
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30 octobre 2011

Le Chagrin (Allain Leprest)

allainleprest

 

Du mal à réaliser qu'un à un les gens s'en vont sans pouvoir leur dire qu'on les aime, qu'on les admire ! Sans pouvoir leur parler et partager des choses avec eux, et les voilà déjà bien loin ! Il nous reste des souvenirs, des oeuvres ! Mais le chagrin traîne en longueur, parfois il se fait discret et on ne sait pourquoi, un petit détail, une odeur, une ambiance, une image et le voilà qui revient.... 


ALLAIN LEPREST Le CHAGRIN par mon-ami-pierrot

 

 Le Chagrin

 

Connais-tu l'herbe amère, le liseron, la plante
Toute noire et très belle enroulée dans la gorge ?
Ô que quelqu'un la dise, ô que quelqu'un la chante
Seulement sur le bruit d'un coeur et d'une horloge
Et le train de Dunkerque au loin sur son refrain
Le chagrin

Cet animal familier, ce chien que tu traînes
Dans les couloirs et les vieux escaliers du corps
Il est un peu méchant, pas très beau mais tu l'aimes
Il tire vers les ponts, le soir, quand tu le sors
Et tu as beau être son maître, tu le crains
Le chagrin

Son couteau à douleur et sa gouge artisane
A sculpter des oiseaux de bois sur les potences
Des épines aux lilas, des pétales aux larmes
Et tout le désespoir qu'il faut à l'espérance
C'est le meilleur de toi qui brille dans l'écrin
Du chagrin

Un jour il t'offrira son collier de morsures
Un jour, demain, ta main prendra dans la corbeille
Emplie de raisins ronds une grappe un peu sûre
Il a de belles vignes, il soigne bien ses treilles
Il a le temps pour lui, il presse grain par grain
Le chagrin

Laisse-le libérer ses sources sous tes cils
Son fleuve qui n'a que tes paupières pour grèves
Cet océan profond sans bateau et sans île
Qui met son grain de sel sur les phrases des lèvres
Tu peux lâcher la corde, il a le pied marin,
Le chagrin

A se sentir lavé, presque beau, transparent
Aux bras des vieux matins édentés de la ville
A appeler encore son règne de tyran
Ses carrefours muets, ses grands théâtres vides
Le vent chargé de clous, de soleils souterrains
Du chagrin

Ami, pardon, c'est à ton rire que j'accroche
Son manteau qui me tient bien froid quand il fait froid
Une enveloppe bleue déchirée dans la poche
Éteignez en sortant, et ne me plaignez pas,
Plaignez plutôt celui que n'a jamais étreint
Le chagrin
Le chagrin

Véronique Blandin

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Commentaires
L
Voilà pourquoi il est important de "prendre le temps" de dire au gens que nous les aimons, de les prendre dans nos bras, de les toucher, de leur parler. Le "trop tard" d'après arrive bien trop vite et les regrets ne remplacent pas les absences.<br /> Bon dimanche, sous le soleil chez nous...
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