Le 16 juillet 1982, t'as laissé la clé sur la porte...
T'avais un regard profond qui en disait long,
Un regard qui pouvait être noir,
Mais souvent il riait ce regard,
Il riait à la vie,
A la vie de bohème, d'artiste que tu as toujours été,
T'as même eu le privilège de jouer aux côtés de Joséphine Baker,
C'est pas donné à n'importe qui !
Tu ne jouais pas tes rôles,
Tu les vivais,
Tu ne les incarnais pas,
Ils étaient en toi,
Tu sondais l'âme de tes personnages,
Comme rarement un acteur le fait,
Ta gueule d'amour me fait penser à Gabin,
Le même regard profond qui vous rentre dans la tête,
Pour ne jamais plus en sortir !
Tu étais plus qu'un acteur,
Le plus beau rôle que tu tenais,
C'était celui de père,
Et quand un jour tu as compris,
Que la chair de ta chair t'était enlevée, arrachée,
T'as pas su résister,
T'as joué ton plus mauvais rôle,
Un jour de juillet,
Un grand boum pour la "pitoyable mascarade",
Tu venais de partir vers les étoiles !
Mais tu laisses derrière toi les plus beaux films de notre cinéma,
Tu laisses ton regard profond sur les pellicules,
Ta voix résonne encore !
Même si ce jour de juillet on avait pas pensé à "préparer nos mouchoirs",
On a pleuré d'avoir appris que tu avais mis "tes semelles de la nuit" !
En "effeuillant les marguerites",
Tu pensais pas qu'un jour tu enverrais tout "valser",
Sur "un coup de tête", ou sur un coup de coeur ?
T'avais encore tant de projets !
Ton passage bref parmi nous,
Nous marquera encore bien des années !
As-tu rejoint "ce paradis qu'on dit pour tous",
Je crois bien j'aperçois ton étoile dans le ciel noir !
Surtout j'espère que tu n'as pas oublié "la clé sur la porte",
Pour que je puisse entrer.......
Véronique Blandin